LES RENCARDS DE PHIL MARSO : JEAN D'ORMESSON - LIVRE D'OCCASION THÉÂTRE A PARIS

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Megacomik.com vous propose de découvrir un extrait d'une interview de « Jean d'Ormesson » réalisée par l'écrivain Phil Marso. Retrouvez une compilation des interviews en version livre numérique e.book Kindl, intitulé : « Les rencards de Phil Marso »

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« Jean d'Ormesson : Mène la grande vie avant de passer l'arme à gauche »

Après Michel Rocard, fin mars, voilà que je m'attaque à l'Académie Française, en épinglant l'un de ses plus célèbres représentants, Jean d'Ormesson, qui vient de sortir un roman, "Casimir mène la grande vie" (Editions Gallimard). Là encore, c'est assez osé pour un type comme moi, qui le lit pour la première fois. Mais le plus marrant, c'est qu'il ait accepté de s'exprimer pour un hebdomadaire gratuit, le jour où il quittait définitivement son bureau à l'Unesco, lieu où sont nés nombre de ses succès littéraires.

Qu'est-ce qui vous arrive M. d'Ormesson ? Vous êtes devenu un révolutionnaire... Euh... disons un révolté de salon ?

Jean d'Ormesson : J'ai surtout essayé d'écrire un livre nouveau par rapport à ce que j'ai déjà écrit. Il y a une sorte de rupture entre "Histoire du juif errant", "La douane de mer", "Presque rien sur presque tout" et "Casimir mène la grande vie". Peut-être que certains lecteurs ont été désarçonnés par ce changement de rythme. "Casimir" est une pirouette, une parenthèse, un pied de nez. Je dois vous dire que je l'ai écrit très vite, en l'espace de trois mois.

Vous avez essayé d'écrire un livre sur les gens qui sont mécontents dans notre société actuelle ?

J.O. : D'abord, j'ai essayé d'écrire un livre comique, ce qui est extrêmement difficile. Je ne sais pas si j'y suis parvenu. Je suis capable d'écrire des pages où le lecteur versera quelques larmes. Il est très remarquable qu'il n'y ait pas davantage de livres drôles dans la littérature française. Je pense à Jules Romains avec "Les Copains" et "Knock" ou "Zazie dans le métro" de Queneau, que j'admire beaucoup. Et depuis, je crois qu'il n'y a plus rien. J'ai donc écrit un roman sur le mécontentement des gens. Ainsi, j'ai voulu dépeindre l'éventail social actuel des gens qui ont des motifs d'être mécontents. C'est-à-dire un réactionnaire qui ronchonne et qui trouve que tout va mal aujourd'hui. Nous connaissons tous des gens comme ça, en général âgés; il y en a même des  jeunes. Ils protestent contre le cours des choses. Il y a aussi un personnage extraordinairement classique, un jeune maoïste qui veut changer la société. L'idée que j'ai eue, c'était de les mettre ensemble.

Le public reconnaît en vous un sens de l'humour certain... Alors, faites-vous partie de ces gens qui ont eu un accident de poussette dès leur plus jeune âge ?

J.O : Et bien non ! J'ai eu des conditions très mauvaises pour un écrivain. J'ai eu une enfance incroyablement heureuse, avec des parents que j'adorais, que je respectais. Mes parents étaient des libéraux. Mon père me disait : "Si tu veux être communiste, je n'y vois aucun inconvénient". Il ne voulait pas que je sois fasciste. Alors qu'il avait vécu dans un milieu très réactionnaire, socialement. Il était ambassadeur du Front Populaire et ami de Léon Blum. Dès le début, j'ai eu une enfance très privilégiée. On n'avait pas une fortune personnelle, mais du fait que mon père était ambassadeur, on vivait avec une grande facilité. J'ai été assez protégé. Les grands écrivains sont souvent des cancres à l'école. Hélas, je dois l'avouer, en plus j'étais bon élève. Catastrophe ! La poussette roulait toute seule...

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Entretien publié dans l’hebdomadaire “Média Pub” le 24 juillet 1997.

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