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JULIEN COURBET

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« Animateur, sans aucun doute ! »

Après un refus de ma part d'une interview par téléphone, je franchis, quelques jours plus tard, les portes de la société "Glem". Julien Courbet m'attend dans une grande salle de réunion déserte. La première impression est de voir un mec portant des lunettes, pas rasé. Mais cette arrière-boutique ne dénature pas l'image solide, plaisante de l'animateur de "Sans aucun doute".

Êtes-vous journaliste ou metteur en scène d'embrouilles ?

Julien Courbet : Je suis animateur... Mon rôle est de faire vivre un plateau basé sur des enquêtes qui sont faites par des journalistes. Mon garde-fou, c'est de ne jamais parler de ce que je ne connais pas. Quand j'aborde des sujets difficiles, comme par exemple "les sectes", j'ai toujours à côté de moi un spécialiste. Bernard Nicolas, journaliste à TF1 et bon connaisseur des sectes, m'a beaucoup aidé. Je suis novice et me comporte en téléspectateur moyen qui cherche à comprendre. Ce n'est pas moi qui dis : je vais vous expliquer. Je suis juste là pour passer les plats.

Quel est votre parcours ?

J.C : J'ai toujours fait ce métier. Quand j'étais à la fac pour préparer un D.U.T techniques de commercialisation, un copain m'a amené dans une radio à l'époque où la bande FM se libérait, c'était "Radio Bordeaux Une". Il m'a mis un casque sur les oreilles et j'ai présenté un disque. Cela a été le déclic, puisqu'une fois empoché mon diplôme, j'ai refusé un poste de commercial de vente d'espaces publicitaires au journal Sud-Ouest. J'ai donc commencé sur cette radio libre pour m'amuser. Le hasard a fait que France 3 Bordeaux a demandé d'envoyer les animateurs de toutes les radios de la région à un concours. J'ai gagné ! Je suis resté huit ans à France 3. J'ai fait une cassette pour Jacques Martin. C'est là que Gérard Louvain m'appelle : venez bosser avec moi. Parallèlement, j'ai fait des tas de radios.

Les thèmes sont-ils choisis selon l'actualité ou selon vos compétences ?

J.C : La réponse est simple. 50% viennent du courrier ! Par exemple, on a reçu des tas de lettres différentes sur les voitures en l'espace de trois semaines. Vous dire pourquoi ? C'est 30% sur l'actualité, exemple la vache folle. Et 20%, l'ambiance du groupe, un journaliste qui a déterré un lièvre. Son enquête est sur le point d'aboutir. Si, effectivement, il a du biscuit, on lance le sujet.

Doutez-vous parfois de l'utilité publique de votre émission ?

.L : Je ne me fais pas d'illusion. Je n'ai pas une mission divine qui consiste à informer. "Sans aucun doute" est une émission qui est informative et divertissante.

Le débat T.V a souvent laissé souvent une chaise vide, celle du responsable administratif ou de la personne mise en cause sur un sujet. Il est souvent remplacé par quelqu'un qui n'a pas eu d'écho sur le dossier incriminé et sert de bouc émissaire aux plaignants présents à l'émission. Peut-on éviter ce décalage ?

J.L : Non ! Je m'en plains. J'ai souvent des chaises vides. On fait par exemple une émission sur les profiteurs du chômage et l'A.N.P.E ne se déplace pas. Ils n'ont pas envie que l'on dise certaines choses. Qu'est-ce que vous voulez faire ? Annuler l'émission, c'est-à-dire qu'on donne raison à l'A.N.P.E. Cela veut dire que l'on doit se taire. On prend une personne de subtitution, qui fait partie d'un service éloigné de l'A.N.P.E. On lui dit : Monsieur, ce soir, vous allez les représenter, cela ne va pas être une partie facile.

Vous avez des pressions ?

J.L : Non ! Quand j'ai traité "les sectes" , j'ai eu des coups de fil chez moi, la nuit. Ça, ce sont des pressions.

Y-a-t-il un ou des sujets tabous à "Sans aucun doute" ?

J.L : Non ! Je touche du bois car on n'a pas utilisé ce qui est tabou pour nous, à savoir "Les extraterrestres", sujet que l'on sort du chapeau et qui fait sensation. Les sujets tabous, c'est dès que l'Etat est un peu investi dans un dossier. Malheureusement, on a des dossiers qu'on n'a pas pu faire, car on n'avait personne, même pas quelqu'un de substitution. L'ordre venait de très haut : "Vous ne le faites pas".

Le suicide, par exemple ?

J.C : On a préparé un sujet sur le suicide dans la police. Seulement, qui vient ? Mon boulot est de ne pas sombrer dans une émission de voyeurisme. La limite chez nous, c'est un témoignage poignant qui apporte un plus à l'émission. J'ai fait une émission sur la maltraitance. On pouvait avoir trois gamins de huit ans qui acceptaient de témoigner de ce que leurs parents leur faisaient subir. Merde! On s'est dit : on va se retrouver à 22h30 avec un môme de huit ans qui raconte que son père lui a enfoncé un mégot dans le derrière. Là, je ne peux pas ! On ne l'a pas fait. C'est là qu'il faut avoir du recul, ne pas s'écouter et entendre les conseils de ses collaborateurs.

Redoutez-vous la manipulation ?

J.L : J'ai une chance extraordinaire. Je travaille pour une boite indépendante "Glem", même si elle a été rachetée par TF1. Gérard Louvain, qui est au-dessus de moi, ouvre le parapluie. Moi, je vais au charbon. Je fais les dossiers. C'est Louvain qui en prend la responsabilité et, à la rigueur, reçoit les coups à ma place. Je n'ai donc jamais été manipulé. J'ai été sonné et on m'a demandé poliment de ne pas faire certains sujets.

Entretien publié dans l'hebdomadaire "Média Pub" le 6 mars 1997.

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Extrait du livre "Les Rencards de Phil Marso" (Editions Megacom-ik - Disponible en librairie)

© MEGACOM-IK & Phil Marso / 2001 -

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