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Sophie Forte

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« Espiègle lutine »

A quelques jours de son nouveau spectacle "Tout est perdu" au Lucernaire, je me suis risqué a franchir la porte de chez Sophie Forte avec une certaine appréhension. Allais-je finir comme Gulliver, attaché dans le fond d'une baignoire, en attendant que son humour aiguisé entamme la découpe ? Soulagement, j'ai pu plonger dans ses yeux bleus, malicieux sans prendre de la hauteur.

Originaire de Lyon, il paraît qu'un routier vous a coincée dans le tunnel de Fourvière et vous avez hurlé : " L'humour toujours ! " C'est comme ça qu'est venu le déclic de faire rire ?

Sophie Forte : Hi ! hi ! hi ! C'est histoire est totalement fausse. Je me demande où avez-vous entendu ça. Il n'y a pas véritablement de déclic. Je crois que faire rire, c'est de naissance.

Vous portez des lunettes depuis votre plus jeune âge ou suite à un accident de poussette ?

S.F. : J'ai dû en avoir à l'âge de 12-13 ans et j'ai toujours eu les mêmes lunrettes rondes. Je suis très myope. Et ce qu'il y a de terrible c'est que cela ne vas pas s'arranger, ça empire d'année en année.

Diplômée en décoration d'intérieur. Vous avez abandonné le genre, est-ce à dire que vous faisiez trop tapisserie à l'époque ?

S.F. : Non, j'amusais beaucoup mes copains. Les études étaient très intéressantes, mais le travail en lui-même pas vraiment. J'ai tout de suite compris avant de faire mes propres créations que je devais passer par des années de galère. Je n'étais pas assez accrochée à ce métier pour le faire. Je pense que j'avais toujours eu envie d'être comédienne, mais le courage me manquait. Quand je suis arrivée sur Paris, j'ai continué a faire ce métier pour payer mes cours "Simon".

Avez-vous poussez la porte de la chambre d'un producteur dès votre arrivée à Paris ?

S.F. : Non pas du tout ! Je suis allé au cours "Simon" très sagement pendant deux ans et demi. Qu'est-ce qui c'est passé ? Rien, j'ai eu le prix qui m'a servi à rien. J'ai poussé la porte de beaucoup de producteurs mais personne ne voulait de moi. J'ai donc commencé à faire un spectacle de chansons avec un pianiste dans les cabarets parisiens J'ai travaillé pendant un an "Chez ma cousine" et dans d'autres lieux. J'ai été repérée par Christian Mahé qui s'occupe du festival de Trouville. Il m'a dit que j'avais mieux affaire : " il faut écrire vos propres sketches. " Il m'a drôlement encouragée. J'ai fait son festival qui m'a permis d'être ensuite engagée au "Point Virgule". De fil en aiguille, j'ai rencontré les gens qui m'ont fait travailler grâce au "Point Virgule".

 

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Votre nouveau spectacle s'intitule "Tout est perdu". Comment allez-vous, vous y prendre pour ne pas faire perdre du temps au spectateur ?

S.F. : Je vais essayé d'être la meilleure possible et de les faire beaucoup rire.

Jouer des rôles que de femmes n'est-ce pas épuisant à la longue ?

S.F. : Quand on est un homme ça peut devenir chiant. Pour une femme, je ne le pense pas.

On pourrait dire que l'homme a un double côté féminin-masculin.

S.F. : C'est exact ! Tous mes personnages sont des femmes, mais ils ne montrent pas les défauts féminins en particulier. Moi, ce qui me fait rire c'est les petites méchancetés, l'humour noir. J'ai pas choisi d'interpréter des personnages de femmes. "Tout est perdu" raconte l'histoire d'une femme qui a été enfermée parce qu'elle a pété les plombs. Elle a trop travaillé, rencontré que des gens odieux. Elle a complètement basculé. Hi ! Hi ! Hi ! Tout au long du spectacle, il y a des suicides. C'est affreux !

C'est donc très vivant ?

S.F. : J'ai vu pour la première fois une vidéo de moi filmé au "Point Virgule". Je me suis vu. C'est très étonnant, j'ai vraiment rien de féminin. On dirait plus tôt un genre de lutin.

Allez-vous succomber comme beaucoup de comiques à une parodie sur des célébrités ?

S.F. : Non, j'ai un sketche qui est une parodie sur "Mireille" du Petit conservatoire. Je la trouve charmante, odieuse en même temps qui me fait beaucoup rire. Je fais aussi des potins des journaux à "scandales" qui est ma spécialité dans "Rien à ciré".

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Je vous accorde plus de 45 secondes (Temps limite T.V pour faire rire) pour étaler une des anecdotes croustillantes que vous avez vécu sur scène. top chrono !

S.F. : Il y en a une qui ne m'a absolument pas fait rire sur le moment, mais beaucoup par la suite. C'était au Théâtre Trévise où je faisais avec le magicien Eric Dussy la première partie du chanteur Gérard Berliner. Eric faisait un numéro avec une chaise qui était électrifiée. A chaque fois qu'un spectateur répondait mal à une question, il lui envoyait une décharge. Très drôle ! Après son numéro, on enlevait le décor, la chaise. Or, il arriva une soirée, qu'on oublie la chaise. Et je la pris sans y faire attention. Assise dessus, je fis mon numéro de recruteuse hyper sérieuse qui teste un pauv' mec. Tout à coup, Eric changea de veste en coulisse et appuya sur le petit bouton qui provoque la décharge à distance. Je me pris dans les fesses une chataigne monstrueuse ! J'ai fait un bon de deux mètres.. J'ai tout lâché et hurlé : " Ça va pas ! C'est pas drôle du tout ! " Le public dans la salle a cru que c'était prévu.

Qui écrit les textes ?

S.F. : La plus part des textes ont été en collaboration avec Mathieu qui travaille au Don Camillo, il est d'origine mauricienne. Il a un humour terrible. Il m'a écrit mes premiers sketches pour "Rien à Cirer". Maintenant, il m'a fait la mise en scène de mon second spectacle au Lucernaire.

Vous avez la réputation de raconter des horreurs. Quelle est la chose qui vous a scié en deux dernièrement ?

S.F. : Euh... Je me suis moqué de moi-même. C'était à Montréal, lors de la visite d'un musée. J'ai vu une pancarte : demi-tarif pour étudiant. Je suis pas pingre. Mais vu que je ne fais pas mon âge, j'ai prise ma voix la plus douce pour dire : Monsieur, excusez-moi. Je suis étudiante en France, mais j'ai oublié ma carte est-ce que je peux rentrer à demi-tarif. Le monsieur sort sa tête du guichet et me dit : Sophie Forte ! J'étais vraiment génée. La tête sous le guichet, la honte ! J'ai payé tout de même demi-tarif, ce qui prouve dans tous les cas que ça marche.

Le fait d'être petite (1,50m) signifie-t-il que vous avez tendance à vous signaler par : " Attention, fragile ! " ou " Attention, à une certaine hauteur je mords ! " ?

S.F. : Les deux ! C'est bien d'être petite. Les gens sont plus charmants tout de suite.

Vous n'avez pas l'impression que "Rien à cirer" est la brosse à reluire du service public. J'ai remarqué qu'on est pas très tendre avec TF1 ?

S.F. : C'est vrai. Mais on ne se moque pas uniquement de TF1. Le principe de l'émission est de se moquer de tout. TF1, est une proie idéale comme Sheila, Mireille Mathieu.

"Rien à Ciré" n'est pas vraiment ma tasse de thé. J'ai l'impression que c'est "L'oreille en coin" en plus jeune, amélioré. Quand à l'expérience sur France 2 de l'émission. C'est pas très emballant. Qu'en pensez-vous ?

S.F. : Chacun son opinion. Je crois que l'erreur a été de faire une émission quotidienne à la T.V, alors qu'on devait déjà l'assurer tous les jours sur France Inter. C'est devenu un boulot énorme. On n'avait pas le temps de peaufiner nos sketches. Il y avait pas mal d'impro, ça passe où ça casse. Il faut dire qu'on avait un horaire (18h30) pas très facile.

La différence entre la T.V et la radio c'est que devant un micro on peut se pointer la tronche enfarinée. cela vous arrive-t-il souvent ?

S.F. : Non ! Parce qu'a l'émission "Rien à cirer", il y a un public que l'on doit respecter. J'ai l'impression de jouer sur scène, de faire un show. J'évite d'arriver la tronche enfarinée.

Est-ce que vous craigniez un dépistage quand on vous reconnait dans la rue ?

S.F. : Non, c'est très agréable. Les gens ont une attitude sympa parce qu'on est comique et qu'on les fait rire. J'adore discuter un peu avec les gens qui viennent à ma rencontre. C'est comme dans un village, tout le monde se connaît. Cet été, j'ai passé mes vacances en Tunisie. C'était génial ! Il regarde beaucoup l'émission. Je suis allé dans les souk, ils m'invitaient à boire le thé. Ils sont très accueillant. Surtout que je ne connaissais personne là-bas.

Qu'est-ce qui vous excite le plus : jouer en groupe avec "Rien à Cirer" ou ce plaisir solitaire au Lucernaire ?

S.F. : Depuis que je fais ce métier, ce qui m'a le plus excité c'est d'avoir joué avec Robert Hirsh dans "Une folie" de sacha Guitry. Les cabarets c'étaient affreux ! La radio, c'est un vrai plaisir, sauf que c'est tellement angoissant d'écrire chaque jour. On se triture tellement le cerveau pour trouver une idée, faire rire que ça gâche quand même le plaisir de le faire. Etre seule sur scène, c'est bien; mais ça fait tellement peur que je suis blème avant d'entrée sur scène. Je suis dans un état épouvantable toute la journée. Je suis inquiète pour le Lucernaire, trois mois là-bas, ça va être l'horreur !

Phil Marso (Entretien publié dans la revue 100 Blagues en 1994)

Site de Sophie Forte

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© MEGACOM-IK & Phil Marso / 2001 - Extrait du livre "Les rencards de Phil Marso" disponible en librairie. Si vous détectez des fautes d'orthographes dans cette interview, veuillez prévenir l'auteur Phil Marso.Merci d'avance ! - Lire d'autres interviews.

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